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L'Environnement est notre langage d'amour

Un Nobel de l’Economie en faveur de l’Environnement

Un Nobel de l’Economie en faveur de l’Environnement

L’Economie peut-elle sauver notre Climat ?  Oui selon le prix Nobel d’Economie 2018 !

En date du 8 octobre 2018, le 50 eme prix Nobel d’Economie a été décerné par l’Académie royale des sciences de Suède aux précurseurs de l’Economie Verte : William Nordhaus (77 ans) et Paul Romer (62 ans).

Ce prix prestigieux vient couronner les travaux de recherches de ces deux américains qui ont intégré l’approche environnementale dans leur analyse macro-économique et ce en décrivant les vertus et nuisances de l'activité économique sur le climat.

Leurs conclusions ont considérablement élargi le champ de l’analyse économique en permettant l’élaboration de modèles qui expliquent comment l’économie de marché interagit avec la nature et le savoir“, avait déclaré l’Académie royale des sciences de Suède.

Depuis les années 70, William Nordhaus a été le premier chercheur à avoir mis au point un modèle quantitatif décrivant l'interaction entre le changement climatique et l’analyse macroéconomique. Il a cherché à mesurer le coût des effets des émissions de gaz à effet de serre ce qui lui a permis de déterminer le coût des activités polluantes émettrices de gaz carbonique.

Il a été le premier, dans les années 1990, à modéliser le lien entre l'activité économique et le climat en conjuguant les théories et l'expérience tirées de la physique, de la chimie et de l'économie. Ses travaux font aujourd'hui autorité et servent à prédire ou quantifier les conséquences des politiques climatiques, tels que la taxe carbone.

William Nordhaus a écrit plusieurs livres sur le réchauffement global de planète et le changement climatique, l'un de ses principaux domaines de recherche. Parmi ces ouvrages, « Managing the Global Commons: The Economics of Climate Change » (1994) et « Warming the World: Economic Models of Global Warming » (2000). Son livre le plus récent est « The Climate Casino: Risk, Uncertainty, and Economics for a Warming World ».

En 1972, Nordhaus et son collègue professeur d'économie à Yale, James Tobin, ont publié « Is Growth Obsolete? », un article introduisant la mesure du bien-être économique (indice du bien-être économique durable) en tant que premier modèle d'évaluation de la durabilité économique.

Quant à Paul Romer, il a montré comment les forces économiques régissent la disposition des entreprises à engendrer des innovations technologiques assurant les bases d'un modèle de développement, qu'il a baptisé "Théorie de la croissance endogène" dans son article “Increasing Returns and Long Run Growth” publié en 1986. Cette théorie représentait le premier modèle de croissance endogène, apparue en réponse aux modèles de  croissance exogène,  en particulier le Modèle de Solow qui fondait la croissance économique sur le progrès technique sans pouvoir expliquer ses origines.

La théorie de la croissance endogène avait pour objet d'expliquer la croissance économique à partir de processus et de décisions microéconomiques. Cette théorie a identifié quatre facteurs principaux de croissance : les rendements d'échelle, la recherche (ou innovation), la connaissance (ou capital humain), et l'intervention judicieuse de l'État.

Ainsi, le modèle fondateur de Paul Romer rend endogène l’innovation. Celle-ci dépend du comportement, du développement des compétences et des initiatives des agents économiques. Le “débordement” de ces connaissances ne profite pas seulement à la firme à l’origine de l’innovation mais profite aussi aux autres firmes grâce aux interdépendances et aussi à toute l’économie. L’économie de l’innovation est devenue un axe de développement majeur des sciences économiques.

M. Romer, aujourd’hui professeur à l’Université de New York, avait déclaré à l’Académie royale des sciences de Suède : “Nombreux sont ceux qui pensent que la protection de l’environnement est si coûteuse et difficile à mettre en œuvre qu’ils préfèrent ignorer le problème”.

Dans la même approche, William Nordhaus a adapté la théorie de la croissance endogène à l’innovation verte et à l’idée d’une croissance durable.

Il est à noter que la remise du prix Nobel d'économie coïncidait avec la publication d'un rapport par les experts climat de l'ONU (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat - GIEC) qui expose les impacts potentiels au-delà de 1,5°C de réchauffement (par rapport aux niveaux pré-industriels) et dénonce la menace d’un emballement du réchauffement climatique (vagues de chaleur, extinctions d'espèces, catastrophes naturelles et déstabilisation des calottes polaires, source de montée du niveau de mer sur le long terme) si des mesures radicales ne seront pas prises.

"Nous pouvons vraiment réaliser des progrès substantiels pour protéger l'environnement sans pour autant renoncer à assurer une croissance durable", a affirmé Paul Romer.

William Nordhaus a rappelé que, pour lui, il était nécessaire de donner aux agents économiques, particuliers ou entreprises, des incitations à adopter des comportements vertueux en matière environnementale.

Pour les experts climat, les émissions de CO2 devront chuter drastiquement avant 2030 (- 45% d'ici 2030) et le monde atteindra une "neutralité carbone" en 2050 (autrement dit il faudra cesser de mettre dans l'atmosphère plus de CO2 qu'on ne peut en retirer), pour rester à 1,5°C.

"Les mesures que nous devons prendre n'auraient pas été si difficiles si nous avions commencé plus tôt", a déclaré William Nordhaus, qui milite notamment pour une taxe carbone, uniforme et imposée à tous les pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Les pays récalcitrants qui ne voudraient pas rejoindre ce "club du climat" seraient sanctionnés via des barrières douanières par exemple.

 

L’approche des lauréats est, en effet, celle du Développement Durable, mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Trois concepts sont inhérents à cette notion : Economie, Société et Environnement avec une satisfaction simultanée des défis correspondants dans le cadre d’une intégration méthodique des managements social et environnemental dans le management économique conventionnel.

 

« Les lauréats de cette année n'apportent pas de réponses définitives, mais grâce à leurs découvertes, nous sommes près de savoir comment nous pouvons avoir une croissance économique mondiale prolongée et soutenable» a déclaré l'Académie royale des sciences de Suède.

 

 

 

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